Je quitte donc l'hôtel en pouss-pouss en direction de la gare. A l'hôtel, on m'avait dit le prix: 1000 ar, j'étais donc avertie. Le trajet était très pénible: mon sac et moi dans le pouss-pouss et le malgache qui tire et qui déjà au bout de 200m sue à grosses gouttes....je me sentais tellement mal que je lui ai demandé de s'arrêter et suis descendue en lui indiquant qu'il valait mieux qu'il tire le pouss-pouss avec mon sac et que je marche ou coure à côté. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque ce dernier a refusé et m'a presque intimé l'ordre de remonter car c'était comme cela et qu'on irait plus vite (tu parles.... mais c'est un argument qu'il ne manquera pas de ressortir plus tard)! Mais bon je n'avais pas envie de me battre ni de le vexer et suis remontée gentiment dans l'engin. En fait, nous n'étions pas très loin mais je ne vous dit pas comment je me suis sentie quand il s'est mis à courir et à suer de plus en plus.
Arrivée à bon port, je lui donne le double du prix 2000 ar en me disant bon tu as doublé le prix, c'est bien. Encore une fois, je n'en suis pas revenue qu'il ait mal réagit. Il a certainement dû se dire : c'est une vasaha , elle peut banquer et donc il m'a demandé plus d'argent sur un ton désagréable et presqu'impératif. J'ai dû dire non et là, les jérémiades ont commencé et tout ce qu'il est possible de faire pour que quelqu'un qu'on veut arnaquer et qui n'est pas d'un abord méchant, se sente mal et évidemment cela a marché car encore une fois à 6h du mat, on n'a pas envie de se battre et hop hop hop 1000 ar de plus dans sa popoche. Et forcément il ne m'a plus lâché: "cette nouille est capable de donner trois fois le prix, c'est qu'il y a encore à gratter".
C'est pourquoi, lorsque j'ai aperçu deux vasahas sur le trottoir devant la gare , je me suis approchée et je ne les ai d'ailleurs pas quitté jusqu'à Fiana.
Ici c'est une réalité, en groupe, on s'en sort mieux que seul.
Donc je me suis mis à attendre avec eux devant la gare et là nous nous rendons compte qu'un autre vasaha était collé à la porte. Julien l'avait vu arriver avec son vélo et faire le tour: manoeuvre maline car il a été le premier de la file. Comme beaucoup de malgaches voyaient que nous n'étions pas trop mal placés, ils ont commencé à demander à ceux qui étaient devant nous de leur prendre les place de manière à ce que nous nous trouvions plus en arrière de la file, nous avons donc décidé de concert de demander au vasaha malin de prendre les nôtres. Giacomo, cet italien fort sympathique a accepté et nous a pris les places.
J'aurai d'ailleurs la chance de le revoir plus tard à Fiana.
Encore une anecdote qui ne nous a pas fait rire: le prix de la place de train en 2de c'est 13000 ar et en première 18000 ar. Selon les guides, il est fortement recommandé de reserver: pourquoi? Car on paie 7000 ar la réservation. Il est aussi fortement conseillé de voyager en première. Julien, JB et moi n'avions pas réservé et voulions voyager en 2de classe et bien cela n'a pas été du goût des contrôleurs qui ont inventé une règle pour nous: les non- résidents doivent payer une taxe qui s'élève.....et oui vous aurez deviné à 7000 ar (le prix d'une place de 1ère car généralement les vasahas voyagent en première). En ce qui me concerne, j'ai échappé à ladite taxe car je suis résidente, ouf...car ici faut toujours finalement avoir la main sur le porte- monnaie qui doit être évidemment toujours un peu plein!!!!
Finalement le Mexique c'est rien à côté d'ici et cela se confirmera plus tard!!!!
Le train, c'est plutôt pittoresque: 21 arrêts plus ou moins longs.... parfois trèèèès longs. A chaque arrêts des vendeurs de sambos, de bananes, de poulets , beignets , enfin de tout ce qui peut se déguster ou s'engloutir en deux bouchées. D'ailleurs mes comparses de voyage ont failli m'écoeurer: je crois qu'ils ont goûté à tout!!! Ils avait toujours un met bien calé dans la dent creuse.....
Bon peut-être ont-ils eu raison, car moi, j'ai eu faim à la fin de cette traversée que je n'ai pas apprécié à sa juste mesure (j'étais très fatiguée) et qui aura duré 11H!!!
Arrivée à Fiana, j'avais décidé d'accompagner Julien et JB à leur hôtel. En descendant, on tombe sur Doris et Olivier, deux français très sympas qui ont pris une année sabbatique pour faire un tour du monde. Ils me disent qu'ils partent à la gare routière pour se renseigner sur les horaires des taxi-brousses car ils partent le lendemain pour Ichal. Je les accompagne afin de connaître les horaires du taxi-brousse en direction de Tana. Je dois le prendre tôt car j'aimerais être à Tana vers 16-17H le lendemain et le trajet, s'il n'y a pas de problème ou d'imprévus dure en moyenne 9-10h.
A peine ai-je mis un pied dans cette gare routière, que déjà je sens que Doris ne m'a pas menti, il va falloir se blinder et résister aux assauts des malgaches qui veulent "le client vasaha" pour son enseigne quitte à lui raconte n'importe quoi et notament sur l'heure du départ prévu, sachant qu'en général le taxi -brousse ne part qu'une fois plein ou au trois quart plein.
Je sens bien que la journée de demain va être dure.
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