samedi 24 octobre 2009

Le taxi-brousse


Bon à la gare hier, j'avais compris que le taxi se négocie entre 18 et 20 milles ar mais Stef m'avait dit 15000 donc je me suis dit qu'il allait encore falloir marchander et peut-être même se battre mais bon, à priori il devait partir vers 7H30 le lendemain et je devais m'y trouver 30 minutes avant. Doris m'avertit néanmoins, parfois il faut attendre et beaucoup car il ne part que plein ou quasiment: Julien et JB ont attendu 5H la dernière fois!!!! Mais bon en direction de Tana, il y a pas mal de monde donc c'est moins probable.
Déjà que je n'avais pas eu de place dans le même hôtel que les autres et qu'il n'a pas été si simple d'avoir une autre adresse , je n'allais pas en plus jouer de malchance avec le taxi -brousse.....
Enfin, j'ai fini par trouver un hôtel près de celui où étaient descendu les autres, très limite au niveau propreté mais j'ai eu le plaisir d'y retrouver Giacomo, l'italien qui avait eu la gentillesse de nous prendre les places de train à Manakara. Et ce fut avec un réel plaisir que j'ai pris mon petit déjeuner le lendemain matin avec lui.
Je file donc vers la gare vers 6H50 et sur place, c'est un peu la foire d'empoigne où chaque "transporteur" a une part de gâteau à vendre et de préférence aux vasahas qui peuvent payer deux voire trois fois plus qu'un national, por qué , no?
Le défilé commence et je vais directement vers un gars que j'avais rencontré hier et qui m'avait fait plutôt bonne impression. La veille il avait parlé de 18 milles ar mais comme il n'y a jamais de prix fixe.....je négocie ma place à 16000. Or, en arrivant je vois deux dames vasahas, qui s'avèreront être hollandaises et un français qui attendaient sagement sur un banc. Au moins me suis-je dis, je ne serai pas la seule vsahas, je peux vous certifier que sur le moment, c'est plutôt rassurant....
En négociant le prix , on me fait comprendre de ne pas l'indiquer aux autres vasahas. En fait eux, ils n'ont pas négocié (ce n'est pas facile lorsqu'on ne parle pas français et qu'on est du sexe féminin de surcroît....) et ont payé le prix fort 23000 ar mais bon....on comprend vite l'utilité de se grouper car l'attente va être difficile.... En effet, vers 8h, nous ne sommes toujours pas partis, on attend un groupe qui a réservé sans verser d'avance.... A 9h, il manque toujours ces 3 personnes et nous commençons à fatiguer... Nos demandes de départ se font de plus en plus pressantes et là, la personne qui m'avait paru assez sympathique tout d'un coup est apparue sous un autre jour....
Ce "rabatteur" de clients a crié à notre adresse: "allez venez les vasahas, réunion"...autant vous dire que j'avais un mauvais pressentiment et je n'avais pas tort....
Là il nous dit avec un aplomb désopilant: ceux qui ont réservé ne sont pas venus donc vous devez payer les trois places vides si vous voulez partir. Et là, mon sang ne fait qu'un tour: NON NON NON!!!!

Y en a marre d'être considérée comme un sac à fric!!! Je ne paierai pas , dis-je donc les autres ont fait de même sauf que je suis apparue aux yeux du rabatteur comme la fauteuse de trouble et il ne manquera pas de m'insulter en malgache et de se venger en me refilant la place la plus inconfortable du taxi où nombre de vasahas, y déverse assez souvent la moitié de leur déjeuner sans le vouloir.... Mais bon il est hors de question de se demonter. Finalement personne ne paiera de supplément et nous sommes partis avec deux places vides à 9H30. Les pauvres hollandaises, elles attendaient depuis 5H30....

En chargeant les bagages sur le toît du taxi-brousse, nous remarquons tous la plaque du taxi -brousse et c'est avec un sourire mi-amusé, mi-inquiet que nous aborderons dans cette machine spéciale....

Le trajet sera moins pénible que ce que je m'étais imaginé et j'ai pu faire la connaissance de Voangy, une couturière de Fiana fort aimable, avec qui j'ai sympathisé. Elle m'a même laissé sa place près de la fenêtre durant une bonne partie du voyage.

Le trajet a quand même duré 9h mais franchement comme il s'agissait d'une vraie route et le trajet se faisait de jour, même les passages où le chauffeur se prenait pour Fangio étaient supportables.

Par contre la fatigue de ce long voyage (4 jours) n'a pas manqué de se faire sentir à mon arrivée à Tana.

Heureusement, Stéphane était présent pour me récupérer, ouf, ce fut un réel soulagement.

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